« Avenir des coopérations dans le domaine de la sécurité en Europe »
Face aux menaces nouvelles et multiples qui accroissent leur pression sur le continent européen, le besoin d’assurer la sécurité de ses habitants est ressenti de plus en plus vivement par les opinions publiques nationales, tant par rapport aux risques d’origine externe qu’en considération de ses fragilités internes. La cohésion des différentes organisations internationales destinées à garantir cette sécurité se trouve mise à mal par de fortes poussées nationalistes dans plusieurs pays qui en sont des acteurs majeurs : Grande Bretagne, Pologne, Turquie, Russie notamment. Au demeurant, la multitude de ces organisations a créé une imbrication des responsabilités qui peut être la source de difficultés incompréhensibles par les populations nationales.
Les inconnues de l’équation géopolitique régionale se conjuguent avec les risques de déstabilisation liés aux tensions émergentes entre les peuples européens eux-mêmes. Ces dérives dangereuses pour le maintien d’une paix durable sur le continent européen, impliquent d’en traiter lucidement les causes essentielles. Il en va notamment de l’absence d’une politique migratoire commune, la lenteur de prise en compte du terrorisme et de la criminalité transnationale, la difficulté de promouvoir la cyber défense, l’équilibre précaire des relations avec la Russie, et l’insécurité de la façade méditerranéenne. En outre, l’inexistence d’une ambition stratégique suffisamment partagée au sein de l’UE fait obstacle aux velléités d’harmonisation et de mise en synergie des moyens de ses pays membres.
Dans le respect des exigences incontournables de chaque sécurité nationale, les coopérations européennes posent ainsi les questions du degré de subsidiarité réelle à prendre en compte à leur niveau, du champ qu’elles doivent utilement couvrir pour être efficientes, de la clarté, la souplesse et la juste complémentarité qui doivent régir leur articulation. Des réponses concrètes à ces différentes questions sur les enjeux de souveraineté, paraissent en effet constituer de nécessaires préalables pour pouvoir renforcer l’organisation du renseignement, pour assurer le développement cohérent des capacités d’action, pour organiser et garantir l’interopérabilité durable de celles-ci, et pour dimensionner en conséquence les appareils nationaux de défense et de sécurité en évitant toute rupture de leur indispensable continuum.
Intervenants :
- Didier LE BRET, ancien Coordonateur National du Renseignement
- Michel QUILLE, ancien N°2 d’EUROPOL, actuellement chef du projet Euromed police à Bruxelles
- Modérateur : Alain JUILLET, président de l’Académie de l’Intelligence économique
Date : mardi 12 juin de 16h à 17h
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