L’axe franco-allemand a été et est encore un des piliers de la construction européenne. Cette coopération s’exerce dans bien des domaines y compris en matière d’armement. Dans un cadre bilatéral ou multilatéral, elle a connu des échecs et des succès. Échec lors de la tentative de réalisation d’un char commun à la fin des années cinquante qui conduira les Français à produire l’AMX 30 et les Allemands le Léopard. Échec ou du moins retard rédhibitoire avec l’Eurodrone qui a rendu les pays européens dépendants des États-Unis et d’Israël en matière de drones MALE. Mais aussi succès avec le SACP Roland, le Tigre et le NH 90 même si les Allemands ont refusé d’adhérer au programme de modernisation du Tigre. Ce refus s’inscrivait dans une tendance au refroidissement de la coopération avec les difficultés rencontrées pour le SCAF et le MGCS mais aussi pour le remplacement des avions de patrouille maritime allemands.
Depuis des évènements sont venus changer les paradigmes. Les élections en Allemagne ont porté un gouvernement de coalition SPD-Libéraux-Verts au pouvoir, dont la priorité n’était pas a priori aux problèmes de défense mais que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait évoluer vers un renforcement conséquent de l’appareil de défense allemand avec un plan d’équipement de 100 milliards d’euros.
Devant l’irruption des conflits de haute intensité sur le sol européen, la coopération franco-allemande va-t-elle se renforcer ou les rivalités industrielles attisées par l’appât de ces 100 milliards vont-elles l’emporter ? Quelles sont les perspectives à 15 ou 20 ans de cette coopération ?
Les intervenants :
- IGHCA (2S) Jean Hamiot (président de l’Association de l’Armement Terrestre)
- Commissaire général (2S) Jean Burnichon (ancien attaché d’armement à Berlin)
- Général (2S) Arnaud Sainte-Claire-Deville (Nexter)
Jeudi 20 octobre 2022
de 18h30 à 20h30
École Militaire – amphithéâtre Louis