La France et les Français face aux multiples défis de la cohésion nationale.
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Présentation de Mgr Ravel, Evêque aux armées françaises
par le Général d’Armée (2s) Jean-Philippe WIRTH
Chers amis,
Chacun sait que la vie militaire peut réserver certains honneurs, mais je découvre que l’appartenance à Synopia peut en ménager d’autres, puisque notre cher président me fait celui tout à fait singulier de vous présenter notre édifiant intervenant de ce soir : Mgr Luc Ravel, évêque aux armées françaises.
Je ne bouderai donc pas mon plaisir, tant il me semble rempli de sens que son intervention inaugure avec notre soirée, l’utilisation de cette Maison Saint Louis dans la fonction de lieu d’accueil et d’échanges d’idées, qu’il a voulue pour elle. Les circonstances tragiques que traverse actuellement notre pays, prouvent hélas toute l’importance de promouvoir de tels lieux au service d’une laïcité bien comprise.
Pour un chrétien comme votre serviteur, l’itinéraire de Mgr Ravel illustre à quel point les voies du Seigneur peuvent être sinon impénétrables du moins surprenantes. Elevé dans une famille catholique, fils d’un officier général saint-cyrien, il entre à Polytechnique en voulant être ingénieur et il en sort en voulant être religieux. Ainsi résume-t-il lui-même sobrement sa vocation au sacerdoce.
Son service militaire comme chef de section au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes marque en effet pour lui un moment fort de refondation physique et spirituelle. Bon marcheur, avec la communauté chrétienne de l’X il apprend le don de soi et la prière en organisant des pèlerinages de Chartres. Il est aussi marqué par sa rencontre du Père de Monteynard, fondateur de l’Eau Vive.
Après l’Ecole polytechnique et l’Ecole nationale supérieure des pétroles et moteurs, il effectue le premier des nombreux pèlerinages qu’il fera par la suite en Terre Sainte. Et à son retour, il rejoint le 3 septembre 1981 la communauté monastique de l’abbaye Saint-Pierre de Champagne en Ardèche, où il poursuit alors des études théologiques. Simultanément il obtient sa maitrise de philosophie à l’Université de Poitiers.
Il est ordonné prêtre en 1988 et connait pendant plus de 20 ans au sein de sa congrégation, la vie d’un religieux qui consacre son existence à la contemplation intense et à l’enseignement dans l’action. Devenu directeur des études de cette communauté, il répond fin 2009 à l’appel du Pape Benoît XVI qui le nomme évêque en charge du diocèse aux armées françaises, fonction sacerdotale qu’il occupe donc depuis maintenant 6 ans.
Avec les 230 aumôniers militaires de ce diocèse non territorial érigé par Jean-Paul II en 1986, il remplit ainsi la mission d’accompagner les militaires et les gendarmes partout où ils se trouvent : en métropole, outre-mer, à l’étranger, et prioritairement ceux qui sont engagés sur les différents théâtres d’opérations. La dimension internationale de ses responsabilités se mesure pleinement lors du pèlerinage militaire de Lourdes qui réunit chaque année près de 15 000 pélerins.
En écoutant Mgr Ravel ce soir chez lui, nous allons donc recueillir le libre témoignage d’un homme de raison, d’un homme de cœur, et d’un homme de foi, particulièrement compétent et légitime pour nous livrer son point de vue sur la place et le rôle des religions dans la société française, au regard de l’impérieux besoin de cohésion nationale que celle-ci ressent aujourd’hui.
Homme de raison, il l’est indéniablement par son brillant parcours intellectuel et par sa riche expérience militaire qui lui permettent de combiner la réflexion et l’action dans l’accomplissement quotidien de ses hautes responsabilités nationales.
Homme de cœur, il l’est profondément tant par sa conviction qu’un évêque ne peut pas vivre sans ses frères, que par l’écoute et le soutien qu’il apporte à tous les membres de la communauté militaire lorsqu’ils sont éprouvés par la souffrance.
Homme de foi, il l’est spontanément par la puissance et l’ardeur de son engagement pastoral et par le courage de ses prises de positions publiques destinées à éclairer les consciences de tous les hommes de bonne volonté.
Monseigneur, je vais abréger le supplice que j’inflige sans doute à votre humilité car vos auditeurs de Synopia ont certainement hâte de vous écouter. Permettez-moi simplement de conclure cette courte présentation en saluant d’amitié l’artisan de Paix que vous êtes en vérité, et auquel je laisse si volontiers la parole à présent.