Didier Le Bret est membre de Synopia et fait partie du conseil d’administration.
Cet article est Paru dans le numéro 46 de la revue Après-Demain. Vous pouvez le télécharger via ce lien.
Extrait :
Le 6 mars 1714, le traité de Rastatt met fin à la guerre de Succession d’Espagne. Mais ce que l’histoire retiendra surtout de cet accord c’est que pour la première fois un traité international est rédi- gé en français. Mieux, il consacre le français comme langue de la diplomatie. Sous Louis XIV, nul ministre de la Culture, ni même de Secrétaire d’État à la Francophonie ou à l’action culturelle extérieure. La France est à son apogée, son roi éclaire le monde. Le rayonnement de notre langue et de notre culture va de soi : il est la conséquence de la puissance. Les Tzars de toutes les Russie correspondent en français avec Voltaire et nul ne peut prétendre faire partie de l’élite européenne s’il n’en maîtrise la langue de la diplomatie et des échanges.
L’universalité du français sera portée plus loin et plus haut par deux vagues successives : la révolution française et la révolution industrielle. Associée au ré- gime des libertés, aux réformes libérales, notre langue devient une arme au service de l’émancipa- tion des peuples, elle gagne en force, en vigueur, elle se fait étendard. Avec la révolution industrielle, au XIXe siècle, le progrès et la science parlent désormais français. Les plus illustres de nos savants voient leurs patronymes à ce point associés à leurs décou- vertes, qu’ils passent à la postérité en tant que marques, brevets ou noms communs : Pasteur pour la vaccination, Ampère pour la lumière, Daguerre pour la photographie, Becquerel pour la radioactivité, Foucault pour son pendule…