Article publié le 28 mars sur l’Express.fr.
Présidentielle : 40% des Français tentés par le vote blanc
Une enquête dévoilée ce mardi par L’Opinion montre qu’une écrasante majorité de Français souhaite que le vote blanc soit pris en compte lors du calcul de l’élection présidentielle.
Va-t-on vers un vote blanc massif? Selon un sondage Ifop pour Synopia, révélé par L’Opinion ce mardi, 40% des Français seraient prêts à voter blanc lors du premier tour de l’élection présidentielle le 23 avril. A condition que ce vote soit « considéré comme un suffrage exprimé et qu’il soit pris en compte lors du calcul du résultat de l’élections présidentielle », ce à quoi 86% des Français se disent favorables.
Logique d’abstention de plus en plus forte
Comme le rappelle L’Opinion, la comptabilisation effective du vote blanc n’est pourtant pas pour aujourd’hui. Régulièrement réclamée depuis une vingtaine d’années, la proposition figure certes dans les programmes de Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon mais peine encore à faire consensus dans la classe politique.
Car la reconnaissance par le législateur du vote blanc depuis février 2014 est loin d’avoir enrayé la logique d’abstention, favorisée aujourd’hui par les nombreuses affaires qui parasitent l’élection du printemps prochain. Et le risque d’une abstention massive est bien réel, selon Brice Teinturier, le directeur général de l’Ifop, cité par L’Opinion: « Ce que nous mesurons aujourd’hui,et qui n’est pas assez pris en compte, c’est la possibilité d’un taux d’abstention supérieur à 30%, ce qui serait colossal par rapport au taux record de 20% observé en 2012. »
Les votes extrêmes les plus impactés
Selon ce sondage Ifop, ce sont bien Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui ont le plus à perdre dans une éventuelle reconnaissance du vote blanc. Au contraire de l’électorat de François Fillon (21%), ils seraient en effet 44% à voter blanc dans les rangs du FN et 35% parmi les électeurs de la France insoumise, si ce vote venait à être « vraiment » comptabilisé.
« C’est cohérent avec le fait que ceux qui votent pour les extrêmes ne le font pas tous sur un ‘coup de coeur’ mais, pour une partie non négligeable, pour mettre un ‘coup de balai’, résume explique Alexandre Malafaye, président de Synopia, auprès de L’Opinion.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 600 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Retrouvez le sondage de l’IFOP commandé par Synopia en cliquant ici.