Nous célébrons ce 5 juin la Journée mondiale de l’environnement, dont l’édition 2020 est centrée sur la question de la biodiversité. Et si les Objectifs de Développement Durable devenaient notre boussole politique ? À l’initiative de l’Organisation des Nations-Unies, cette journée nous invite à penser la préservation de l’environnement comme notre bien commun.
L’Agenda 2030, un horizon social et écologique
Une actualité qui résonne de façon particulière en cette année qui aura vu la moitié de la planète confinée et affronter une pandémie historique. Des enjeux sanitaires qui nous rappellent qu’il y a urgence à traiter les défis climatiques dès maintenant. Pour ce faire, nous disposons d’une feuille de route adéquate: les Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015 par 193 pays membres de l’ONU. Soit 17 objectifs déclinés en 169 cibles qui répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés.
Il y a 5 ans, nous fixions collectivement un horizon social et écologique ambitieux à échéance 2030. La crise sanitaire que nous vivons doit nous inviter à aller plus loin et plus vite dans la mise en œuvre de cet agenda. Les ODD, succédant eux-mêmes aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, fixent les conditions pour répondre aux enjeux que le monde a en commun: ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. C’est le cas, aujourd’hui de l’environnement, qui est directement visé par les Objectifs 14 et 15 qui tendent à préserver les écosystèmes aquatiques et terrestres, conditions d’un futur souhaitable pour notre planète.
Faire des 17 ODD notre boussole politique
Après 5 ans et malgré l’urgence, la mise en œuvre de cet Agenda 2030 tarde à arriver et repose sur le volontariat des États. Nous ne pouvons pas laisser l’avenir du monde aux impératifs dépendant de la realpolitik du quotidien. Pour être efficaces, les ODD doivent objectiver l’ensemble de nos décisions publiques nationales comme celles des collectivités territoriales. Chacune de nos lois doit être pensée via ce prisme, telle une grille de lecture qui doit guider nos réflexions, nos décisions et notre ambition. À l’Assemblée nationale, par exemple, nous amendons presque quotidiennement des projets ou propositions de lois qui dessinent l’avenir de notre pays.
Prenons l’exemple bien connu des constitutionnalistes et pas assez du grand public de l’article 40 de la Constitution qui précise que ces amendements ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence une diminution des ressources publiques, la création ou l’aggravation d’une charge publique.
Si nous sommes capables de porter autant d’attention à nos finances, il devrait en être de même de notre existence. Imaginons que demain, nous ne puissions plus adopter d’amendements non conformes au respect des ODD comme le propose mon collègue le député Pierre-Alain Raphan dans sa proposition de loi constitutionnelle à laquelle j’apporte tout mon soutien.Imaginons que demain, l’Agenda 2030 devienne notre priorité dans notre quotidien de citoyen. Imaginons que le jour d’après soit aussi celui du respect de nos engagements passés. Il nous reste 10 ans, pour tout changer.
Florence Provendier,
Membre de Synopia, députée