La radio pérore sur la dernière astuce de Macron pour se dépatouiller du guêpier de la « CCC » (Convention Citoyenne sur le Climat) : un référendum pour approuver l’inscription dans la Constitution des grands enjeux environnementaux de notre époque.
Ainsi, ce qui est constitutif de notre pays, ce qui caractérise son engagement collectif, ce qui doit servir de référence à tout ce qui régit notre vivre ensemble, ce serait la nature et tout ce qu’elle subit.
Certes, nous sommes de plus en plus nombreux sur chaque kilomètre-carré et tant que le croissance démographique est là, l’alerte pour la planète est réel. Le réchauffement climatique est une réalité et agir pour le contrer est un devoir individuel et collectif.
Soit.
Mais ce réchauffement est-il pour autant constitutif de notre pays, de notre Nation ? On comprend que lutter contre puisse être un facteur d’unité, mais cela n’établit en rien chacun de nous parmi les autres…
Et comment comprendre l’ajout à cette préoccupation – certes importante – de celle de la biodiversité ? Qu’est-ce, au juste, que la « biodiversité » ? Là, les réponses sont multiples, au point de se demander si, avant toute consultation citoyenne, il ne faudrait pas consulter un organisme un tant soit peu garant de la langue française, car sans compréhension commune, comment vivre ensemble ?
À ce stade de la réflexion, s’il est juste de dire que nous avons besoin de la nature, de ses ressources, de sa vie même, alors comment ne pas s’inquiéter d’abord de nos semblables et « des principes de précautions » qui s’appliquent à l’humain ? Vrai, il existe une déclaration de droits de l’homme, mais il existe aussi une chartre de l’environnement. Alors pourquoi ce cirque ?
Sans doute parce que c’est la défiance qui prédomine dans la vie politique et citoyenne actuelle. Sans doute parce que les plus déterminés (ou convaincus, ou lassés) ont compris que l’échec des recours juridiques contre des gouvernements jugés laxistes avec les questions environnementales se référait à l’absence de disposition contraignante dans la Constitution…
Mais alors pourquoi ne pas proposer par la même occasion de mieux protéger les faibles humains aujourd’hui marchandés par les égoïsmes de leurs contemporains ? On pourrait, par exemple, inscrire dans la Constitution l’interdiction de la pauvreté, ou encore l’obligation de partager les richesses accumulées, mais aussi l’accueil inconditionnel des migrants, le droit d’un enfant à avoir accès à sa filiation biologique, ou celui d’un mourant à bénéficier de la visite de ses proches ad vitam ?
Il n’y a pas de doutes : la société a besoin de se réinventer, mais – de grâce – un peu plus de sens des responsabilités de la part de tous, et en, particulier des médias et des politiques dont le problème commun est de vivre du même marché, celui de l’information !
Xavier Marchal
Membre de Synopia