Synopia a le plaisir de vous présenter cette nouvelle note sur la décentralisation et la cohésion des territoires ! Dans son ouvrage L’archipel français, Jérôme Fourquet démontre que notre nation une et indivisible s’est transformée, en quelques décennies, en une nation multiple et divisée. Les références qui se partageaient l’espace public, le mythe d’une France éternelle et catholique d’un côté, et celui d’une France révolutionnaire et « rouge » de l’autre, ont fait place à un paysage beaucoup plus morcelé. Ce monde ancien s’est effondré face, notamment, à l’évolution des mœurs, l’individualisme, l’immigration et la mondialisation.
La société française est donc devenue très hétérogène. Elle est désormais constituée d’un « archipel » d’îles plus ou moins grandes, certaines conquérantes, d’autres sur le déclin, s’ignorant largement les unes les autres. Les constats opérés par Jérôme Fourquet, en s’appuyant sur de nombreux sondages et études, sont partagés par la plupart des acteurs politiques et des observateurs.
Comment expliquer et comprendre cet émiettement de la société, si opposé au projet français ? Et si, parmi les causes possibles, se trouvaient la décentralisation et sa mise en œuvre ? Si contraire au génie français et aux pratiques séculaires qui, sous tous les régimes, ont privilégié la Nation et l’État sur les particularismes locaux, le déploiement difficile et souvent inabouti de la décentralisation n’aurait-il pas joué comme un accélérateur de la perte de la cohésion nationale que nous observons depuis quelques décennies ?