Par Alexandre Malafaye
François Hollande ne fait que cristalliser sur sa personne toutes les déceptions d’un pays, et ses égarements privés ne font qu’amplifier la personnalisation du rejet du système. Il n’est que l’arbre qui cache la forêt. Son impopularité est un faux problème, elle dissimule un profond rejet de l’ensemble de la classe politique et de ce système dévoyé, paralysé et frappé d’impuissance. Le score du FN dans les derniers sondages et le désarroi de Manuel Valls trahissent la gravité de la situation. La crise de régime est bien là et nous sommes au bord d’une révolution. A sa place, Nicolas Sarkozy n’aurait pas fait mieux et serait tout aussi bas dans les sondages.
Si François Hollande veut sauver son quinquennat, il lui reste une solution : réformer toutes affaires cessants les institutions de la France pour les moderniser, en ouvrant une large consultation nationale. C’est de son pouvoir et ferait de lui un homme d’État. Et c’est la seule chose qui permettra ensuite de gouverner, réformer et relancer la France.
En dernier ressort, s’il vaut barrer la route au FN et réduire de façon spectaculaire le nombre de ses électeurs, François Hollande doit instaurer la prise en compte du vote blanc dans l’expression finale des prochains scrutins présidentiel et législatifs.
Tout le reste (pacte de responsabilité, budget 2015, etc.) aura autant d’effet sur les affaires de la France que la nomination de Pierre Moscovici à la Commission européenne. Cela conduira François Hollande dans une impasse et l’Histoire ne retiendra de son quinquennat qu’un mot cruel : calamité. Son échec sera proportionnel à son immense responsabilité. Il restera comme l’homme qui aurait pu profiter d’une situation idéale pour réformer, revitaliser notre démocratie et couper les ailes des extrêmes.