Synopia a le plaisir de vous présenter sa onzième note consacrée à la diversification du mix énergétique français.
À l’heure de l’urgence climatique, avons-nous conscience de la chance que nous avons d’être dans le pays le plus « nucléarisé » du monde ?
Avec plus 90 % d’électricité décarbonée, la France peut se consacrer
en priorité à réduire les autres sources d’émissions de gaz à effet de serre, à savoir le bâtiment, l’industrie et les transports, à travers la consommation directe de charbon, de pétrole ou de gaz carbonés.
Les chiffres sont sans appel : en sus de la consommation actuelle annuelle de 470 TWh électriques, il faudra être capable de délivrer 100 à 200 TWh supplémentaires dès 2030, selon les hypothèses que l’on retient pour la réduction des consommations habituelles de cette énergie d’une part, et l’appréciation de l’importance des nouveaux usagers (mobilité, industrie) d’autre part.
Ainsi, les plans gouvernementaux français et européens en faveur du véhicule électrique, puis de l’hydrogène pour l’industrie et la mobilité terrestre et maritime, auront une incidence majeure sur le besoin en électricité. La question qui se pose alors est : quelle sera la source primaire de ce supplément d’énergie électrique à délivrer ? Renouvelable ou nucléaire ? Et quel renouvelable et quel nucléaire ?
Cette note vise à encourager la puissance publique à prendre du recul vis-à-vis d’influences s’inscrivant dans des luttes idéologiques ou des impératifs politiques court-termistes, ou encore dans des statu quo industriels. Il convient :
- d’être lucide sur la réalité du besoin massif à moyen terme d’électricité décarbonée et de la nécessité
de maintenir pour cela une part de nucléaire importante dans le mix électrique de notre pays à horizon
prévisible ; - d’exercer un juste discernement pour choisir la bonne filière de génération d’électricité d’origine
nucléaire : l’occasion de produire des unités en série et les perspectives à l’exportation doivent peser autant que la sûreté et la sécurité d’approvisionnement.
Chef de file des pays européens dans la décarbonation de l’énergie qu’elle consomme, la France a l’opportunité d’en tirer un grand parti économique.