Analyse du sondage Odoxa pour Synopia & Mascaret, publié en décembre 2024.
Synopia a le plaisir de vous présenter sa 30ème note consacrée aux enseignements du sondage Odoxa pour Synopia & Mascaret publié en décembre 2024.
La transformation des modes de vie et les bouleversements sociétaux imposent une réflexion sur la manière dont les populations perçoivent, vivent, acceptent ou subissent ces évolutions. Le sondage réalisé par Odoxa pour Synopia et Mascaret fournit des données détaillées sur le rapport des Français au changement, offrant un éclairage précieux sur leurs ressentis, leurs attentes et leurs craintes. A la clé, la réussite ou l’échec du pilotage du changement.
Cette étude révèle une population en grande majorité inquiète. Les disparités régionales, sociales et générationnelles accentuent légèrement les ressentis négatifs face aux mutations économiques, environnementales et sociales. Les habitants des zones rurales, les travailleurs indépendants et les femmes sont particulièrement vulnérables, tandis que les jeunes affichent un mélange de pessimisme et d’ouverture aux changements positifs, notamment dans les domaines de la mobilité et des pratiques durables.
Par chance, les Français refusent de choisir entre la « fin du mois » et la « fin du monde ». Ils sont 48 % à demander à nos gouvernants de préserver à la fois leur pouvoir d’achat et d’agir pour la préservation de l’environnement. Quant au changement en tant que tel, il ne « fait peur » qu’à 23 % de nos compatriotes. Enfin, si la société reste résistante au changement (56 %), ce score montre que les transformations demeurent possibles.
Réconcilier les Français avec le changement doit passer par un soutien accru aux territoires les plus marginalisés, un renforcement des politiques publiques adaptées aux besoins locaux, une pédagogie (à ne pas confondre avec la communication) claire sur les bénéfices à long terme des transformations en cours, et le déploiement déterminé des principes de subsidiarité au sein de la gouvernance publique.
Seule une stratégie globale couplée avec les bonnes méthodes de gouvernance, prenant en compte les particularités de chaque groupe, pourra répondre aux attentes et redonner confiance en l’avenir. Et bien sûr, aucun projet de transformation ne pourra être compris et accepté s’il ne s’intègre pas à un projet de société d’ensemble, un projet d’avenir qui suscite la confiance et l’espoir des Français, ou pour le moins, fondé sur la compréhension et l’acceptation des enjeux et de ses traductions et effets (impact). La fabrication du consentement reste un véritable impensé de la façon dont nos politiques publiques sont élaborées et mises en œuvre.
Or, aujourd’hui, les citoyens ont la sensation justifiée que les changements et transitions leur sont non seulement imposés, mais aussi qu’ils ne visent pas une société plus apaisée et plus prospère. Il est urgent de redonner du sens aux changements. Si les Français continuent de se sentir impuissants et méprisés, ce n’est pas l’indifférence accrue qui nous guette, mais le ressentiment et l’amplification des colères profondes dont nous voyons que l’Assemblée nationale se fait de plus l’écho au travers de ses débats. Une tendance alarmante dont nous voyons également une expression croissante sur le plan européen. A continuer de gouverner ainsi, in fine, nous assisterons au rejet pur et simple des transitions, aussi nécessaires soient-elles.
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